samedi 18 mai 2013



Chômage pour certains, combat pour d’autres
Ils sont des milliers, ces jeunes camerounais diplômés au chômage depuis des années. Néanmoins, quelques rares chanceux arrivent à sortir du tas en faisant valoir leurs relations, d’aucuns grâce au soutien de leurs parents.
Avoir un diplôme n’est pas synonyme de travail au Cameroun. La licence, le master voire le doctorat n’ouvrent guère les portes de l’emploi, du moins pour certains « types de Camerounais » selon DARI Vincent de Paul. Titulaire d’un Master II en Anthropologie, Rome DARI a déjà passé deux ans au chômage et il n’aperçoit pas toujours l’ombre d’une lumière sur le sentier de sa réussite. « Au début je ne pensais pas en arriver là. Pour moi, un jour à l’autre la situation allait se décanter mais voilà déjà deux ans passé au chômage mais toujours aucun espoir » se lamente-t-il. A lui d’ajouter « je ne suis pas le seul dans cette situation. Il y a des milliers de jeunes camerounais qui sont dans la même situation. L’accès à la fonction publique est verrouillé, pour avoir un poste à l’administration publique, il faut monnayer ou connaitre quelqu’un. Le privé n’en parlons plus ».
Si comme DARI, beaucoup de jeunes camerounais ne trouvent pas d’emplois après l’obtention de leurs diplômes, certains arrivent quand même à se démêler.  C’est le cas de Mohamadou MBODOU, ingénieur en télécommunication option Réseau et Applications. « Ce que les jeunes oublient, c’est qu’ils peuvent créer eux-mêmes leurs propres emplois s’ils ne peuvent pas accéder à la fonction publique » dit-il. Certes, l’esprit de créativité échappe à beaucoup de jeunes mais le financement pose aussi problème. Pour MBODOU, « lorsqu’un jeune veut créer son propre emploi, le plus difficile c’est le financement. Je n’ai pas toujours rêvé d’exercer à la fonction publique. Après mon diplôme d’Ingénieur en réseau et application, j’ai monté un projet de cybercafé qui, grâce à Dieu a été financé par un oncle ». Si pour certains jeunes, le bonheur ne se trouve qu’à la fonction publique Mohamadou MBODOU n’est pas de cet avis : « aujourd’hui, je suis mieux que certains fonctionnaires. Grâce à mon entreprise que j’ai élargie au-delà du cybercafé je me suis marié et j’ai une famille comblée ».
Bien que, comme MBODOU, certains diplômés créent leurs propres emplois, le chômage est encore choses récurrente ici au Cameroun. Il y a des titulaires de licence, de Master call-boxeurs, gérants dans les bars… comme quoi « débrouiller n’est pas voler ».
Brillant RONDOUBA